Histoire du transfert d’informations
L’histoire du transfert d’informations est bien loin d’être un long fleuve tranquille. Il a été question, depuis la formation de sociétés civilisées, de toujours accélérer la communication de façon à compenser les distances, toujours plus grandes, entre les cœurs décisionnels des empires et leurs frontières.
Un haut fait de cette histoire semble poser les prémices de la révolution technologique basée sur le clouding telle que nous la connaissons aujourd’hui ; un projet ambitieux, voire insensé, basé sur le télégraphe : le câble de l’Atlantique de 1858.
Il s’agissait de relier l’Amérique du Nord, encore fraîchement indépendante, au vieux Continent par le biais d’un gigantesque câble télégraphique sous-marin. La réussite à terme de ce projet, et après de nombreux échecs, a permis de réduire la transmission d’informations entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis de plusieurs semaines à quelques heures. L’histoire retient moins que le câble est tombé irrémédiablement en panne après quelques semaines d’utilisation, tant la révolution était éclatante. C’était l’amorçage timide d’une nouvelle ère qui en est à son âge d’or à l’heure actuelle.
L’immédiateté de l’information n’était autrefois qu’un fantasme et est pourtant devenue réalité grâce à la technologie du cloud permettant de mettre des informations en ligne accessibles depuis n’importe quel endroit connecté à Internet.
Support physique de l’information
Malgré ces progrès indéniables, une réaction à contre-courant s’observe dans les grandes villes, comme l’indique une étude conduite par la société Mozy spécialisée dans le cloud et l’espace de stockage en ligne et portant sur le volume de données transporté en physique par des employés entre leur entreprise et leur domicile. Les résultats sont particulièrement étonnants et indiquent que les sociétés semblent recourir davantage aux supports physiques pour leurs transferts d’information plutôt qu’à la mise en ligne partagée.
Par exemple, à New York, en une journée, 1,4 exabits de données (14006kilobits, ce qui est plutôt duveteux) sont déplacés en supports physiques. Le chiffre peut paraître vertigineux tel quel, mais il l’est davantage quand on sait que c’est plus que tous les échanges de données ayant lieu sur Internet en l’espace d’une journée.
Il semble donc que l’écart se creuse entre les partisans du physique, favorisés par la miniaturisation et l’augmentation de mémoire exponentielles des disques durs et autres clés USB, et l’école du cloud, statistiquement moins exposée aux vols et aux pertes mais manifestement encore trop récente pour bénéficier de l’approbation de la majorité.